Camus sur la Mer

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Albert Camus - La Peste

Il me semble que l'histoire m'a donn� raison, aujourd'hui c'est � qui tuera le plus. Il sont tous dans la fureur meurtre, et ils ne peuvent pas faire autrement.
J'ai compris que tout le malheur des hommes venait de ce qu' ils ne tenaient pas un langage clair.
Savez-vous dit-il ce que nous devrions faire pour l'amiti�?
Prendre un bain de mer.
La lune s'�tait lev�e. Un ciel laiteux projetait partout des ombres p�les. Peu avant d'y arriver, l'odeur d' iode et des algues leur annon�a la mer.
Elle sifflait doucement au pied des grands blocs de la jet�e et ,comme ils les gravissaient, elle leur apparut, �paisse comme du velours, soupe et lise comme un b�te. Ils s'install�rent sur les rochers tourn�s vers le large. Les eaux se gonflaient et redescendaient lentement. Cette resperation calme de la mer faisait n�itre et dispar�itre des reflects huileux � la surface des eaux. Devant eux, la nuit �tait sans limites.
Sea-Point bay
Ils se d�shabill�rent. Rieux plongera le premier. Froides d'abord, les eaux lui parurent ti�des quand il remonta. Au bout de quelques brasses, il savait que la mer, ce soir- l�, �tait ti�de, de la ti�deur des mers d'automne qui reprennent � la terre la chaleur emmagasin�e pendent de longs mois. Il nageait r�guli�rement. Le battement de ses pieds laissait derri�re lui un bouillonnement d'�cume, l'eau fuyait le long des ses bras pour se coller � ses jambes. Un lourd clapotoment lui apprit que Tarrou avait plong�. Rieux se mit sur le dos et se tint immobile, face au ciel renvers� plein de lune et d'�toiles. Il respira longuement. Puis il per�ut de plus en plus distinctement un bruit d'eau battue, �trangement clair dans le silence et la solitude de la nuit. Tarrou se rapprochait en entendit bient�ts sa resperation. Rieux se retourna, se mit au niveau de son ami, et nagea dans le m�me rythme. Tarrou avan�ait avec plus de puissance que lui et il dut pr�cipiter son allure. Pendent quelques minutes, ils avanc�rent avec la m�me cadence et la m�me vigueur , solitaires, loin du monde, lib�r�s enfin de la ville et de la peste. Rieux s'arr�ta le premier et ils revinrent lentement, sauf � un moment o� ils entr�rent dans un courant glac�. Sans rien dire, ils pr�cipit�rent tous deux leur mouvement; fouett�s par cette surprise de la mer.
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La Pest~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Albert Camus

Nous marchons à la recontre de l'amour et de désire. Nous ne chechons pas de leçons, ni l'amèree philosophie qu'on demande à la grandeur . Hors du soleil, des baisers et des parfumes sauvages, tout nous parait futile.

C'est le grande libertinage de la nature et de la mer qui m'accapare tout entier.

J'apprenais à respirer, je m'intégrais et je m'accomplissais.

Bien pauvres sont ceux qui ont besoin de mythes. Ici les dieux servent de lits ou de repères dans la course des journées. Je dècris et je dis: “Voici qui et rouge, qui est bleu, qui est verte. Ceci est la mer, la montagne , les fleurs.”

Ici meme , je sais que jamais je ne m'approcherai assez du monde. Il me faut etre nu et puis plonger dans la mer, encore tout parfumé des essences de la terre, laver celles-ci dans celles là, et nouer sur ma peau l'étreinte pour laquelle soupirent lèvres a lèvres depuis si longtemps la terre et la mer. Entré dans l'eau, c'est le saisissement, la monte d'une glu froide et opaque, puis le plongeon dans le bourdonnement des oreilles, le nez coulant et la bouche amère – la nage, les bras vernis d'eau sortis de la mer pour se dorer dans le soleil et rabattus dans une tortion de tous les muscles; la course de l'eau sur mon corps, cette possession tumultueuse de l'onde parmes jambes – et l'absence d'horizon.

Je comprends ici ce qu'onappelle gloire: le droit d'aimer sans mesure. Il n'y qu'un seul amour dans ce monde. Etreindre un corps de femme, c'est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer.


A pr�sent du moins, l'incessente �closion des vagues sur le sable me parvenait � travers tout un espace ou dansait un pollen dor�. Mer, campagne, silence, perfums de cet terre, je m'emplissais d'une vie odorante et je mordais dans le fruit d�j� dor� du monde, boulevers� de sentir son jus sucr� et fort couler le long de mes l�vres. Non, ce n'etait pas moi qui comptais, ni le monde, mais seulement l'accord et le silence qui de lui � moi faisait l'amour. Amour que je n'avais pas la faiblesse de revendiquer pou moi seul, conscient et orgueilleux de le partager avec tout une race, n�e de soleil et de la mer, vivante et savoureuse, qui puise sa grandeur dans sa simplicit� et debout sur les plages, adresse son sourire complice au sourire �clatant de ses ciels.

Noces~~~~~~~~~~~~~Albert Camus

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